Dans le classement des risques d’accident de travail, les chutes en hauteur arrivent en seconde position, après les accidents de circulation. Elles constituent la deuxième cause de décès liée à l’activité professionnelle. Émanant principalement des travaux en hauteur, ce type de chute peut aussi survenir en travaillant près d’une dénivellation. C’est en connaissance de toutes ces causes et de leurs conséquences que des mesures de prévention sont prises. En quoi consistent-elles ? Quels sont les systèmes mis en place pour protéger le travailleur des chutes de hauteur ?
Les conséquences des chutes en hauteur
Avant d’évoquer les mesures prises pour éviter les accidents de travail liés à la chute en hauteur, comme la mise en place d’une barrière écluse de sécurité, il est important de présenter ses conséquences. En effet, outre les décès enregistrés, les chutes en hauteur sont à l’origine de nombreux arrêts de travail. En 2012, 52 personnes sont décédées en France après une chute en hauteur. Les incapacités temporaires ont été enregistrées à un taux de 16,6 %, sur un total de 11,4% la même année. 31286 de ces chutes ont eu lieu à partir des escaliers, 11786 sur des escabeaux ou échelles, 14937 sur des véhicules en arrêt. Le BTP à lui seul a causé 24% d’accidents par chute en hauteur, pour 56% de décès. À sa suite, le secteur du travail temporaire vient avec 19%. Toutefois, de 1990 à 2010, la Cnam a noté une baisse des chutes de hauteur en rapport avec le travail.
La prévention du risque de chute
Elle consiste préalablement à évaluer toutes les situations de risque. Au nombre de risques liés à la chute proprement dite, on pourra noter les chutes liées à la hauteur du dénivelé, celles causées par la fréquence d’accès ou résultant du temps d’intervention. À côté, il existe des risques de glissade, les dangers relatifs à la présence des câbles sous tension ou ceux provoqués par des éléments mobiles de travail, lorsqu’ils ne résultent pas simplement du travail à réaliser. L’identification de toutes ces causes exigent d’endiguer les risques à la source, d’où le garde-corps périphérique dans les BTP et sur lequel on installe parfois une barrière écluse. Mais plus globalement, la mise sur pied des mesures de protection collective s’impose.
Les mesures de protection collective
Les mesures de protection collective se déclinent en moyens permanents et temporaires de protection collective. S’agissant des moyens permanents, la loi exige d’effectuer les travaux dans des conditions ergonomiques à partir d’un plan de travail qui garantit la sécurité des travailleurs (article R 4323-58 du Code du travail). D’autre part, elle impose de travailler sur une surface plane et horizontale. Par exemple, la barrière écluse sur garde-corps constitue un moyen de protection permanent. Quant aux moyens temporaires, il s’agit des équipements de protection collective : garde-corps, protection périphérique temporaire, dispositifs de recueil souple (filets en grande nappe, filets sur console), etc. Les équipements de protection collective quant à eux sont nécessaires quand il est impossible d’installer et équiper un poste de travail. Ils comprennent des équipements mécanisés (plateforme élévatrice mobile de personnel, suspendue ou se déplaçant sur un mât) et les équipements non-mécanisés (échafaudages, plateforme roulante, etc.).